Quand je pense à l'Église des Frères, l'un des premiers mots qui me vient à l'esprit est « service ». Motivés par l'exemple du Christ et son commandement d'aimer Dieu et son prochain, nous comprenons que prendre soin les uns des autres est une partie importante d'être des gens de foi.
Dernièrement, j'ai pensé à un acte de service particulier auquel il est essentiel que nous nous engagions. Le soin de la création, l'acte d'apporter la restauration à la terre et la guérison aux communautés touchées par la crise climatique, est un élément essentiel de l'avancement de Dieu. Royaume.
Dès le début des Écritures, nous sommes chargés de soigner le monde naturel. Nous sommes des êtres faits de la poussière et de la saleté de la terre et remplis du souffle de vie de Dieu, et notre premier appel est de travailler dans le jardin d'Eden et d'en prendre soin (Genèse 2 :15). En fait, le mot hébreu traduit par « ferme » dans la Common English Bible est utilisé ailleurs dans les Écritures pour signifier « servir ». Travailler sur la terre n'est pas seulement un travail, c'est un acte spirituel à accomplir avec soin et attention.
Mais nous avons fait un mauvais travail pour entretenir le jardin. Nous avons contaminé le sol avec notre besoin d'expansion, plus d'électricité, une alimentation plus rapide et une obsession du consumérisme et des produits à usage unique. Ce n'est pas ainsi que nous étions censés vivre sur la terre que Dieu nous a donnée.
Prendre soin de la création n'a jamais été seulement prendre soin du jardin non plus. Nous ne nous servons pas et nous ne nous aimons pas vraiment si nous laissons nos voisins et nos communautés souffrir des catastrophes liées au climat.
La crise climatique est l'une des plus grandes menaces pour l'humanité aujourd'hui. Ces dernières années, nous avons vu des ouragans dévaster des communautés côtières, des incendies de forêt ravager l'Ouest et des vagues de chaleur record provoquant des urgences de santé publique. Ces événements météorologiques sont de plus en plus fréquents et intenses.
Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat a publié un rapport en août qui présente des statistiques humiliantes sur l'augmentation rapide des températures de surface mondiales, l'élévation du niveau de la mer et l'impact des catastrophes liées au climat dans le monde. Le chef de l'ONU a qualifié le rapport de "code rouge pour l'humanité". Malgré cela, les scientifiques ont également prédit qu'il n'est pas trop tard pour atténuer les pires effets du changement climatique. Cependant, nous devons agir rapidement.
Les communautés de foi sont appelées de manière unique à faire face à la crise climatique. En incorporant des pratiques respectueuses de l'environnement, les congrégations peuvent réduire leur empreinte carbone, inspirer les membres à adopter des modes de vie plus durables et servir de modèles pour leurs communautés. Il existe de nombreuses actions efficaces que les Frères peuvent prendre pour aider à atténuer les pires impacts climatiques, et nous devons commencer maintenant.
Chaque congrégation devrait établir un Équipe verte ou comité environnemental pour aider à guider le travail climatique dans la congrégation.
L'un des principaux moteurs du réchauffement climatique est l'émission de gaz à effet de serre. Les congrégations peuvent obtenir audits énergétiques pour évaluer leur consommation énergétique actuelle et recevoir des recommandations pour réduire la consommation de carbone. Faire des coupes significatives dans la consommation d'énergie d'une congrégation réduira sa dépendance à l'énergie fossile.
L'utilisation inefficace de l'électricité et du gaz naturel dans les bâtiments représente plus de 30 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Rénovations écoénergétiques font partie des solutions que les congrégations peuvent mettre en œuvre sur place. Il s'agit notamment de passer aux lumières LED, d'installer des thermostats wifi et d'améliorer l'isolation. Ceux-ci réduiront l'empreinte carbone et économiseront également de l'argent.
Les congrégations peuvent explorer installation de panneaux solaires pour réduire davantage les émissions de carbone. Les combustibles fossiles produisent non seulement des niveaux dangereux d'émissions de gaz à effet de serre, mais ils entraînent également des catastrophes environnementales et de santé publique dans les communautés où le charbon et le gaz naturel sont extraits.
Les congrégations qui veulent aller plus loin peuvent installer bornes de recharge pour véhicules électriques (VE) dans leurs parkings. Les véhicules à essence et diesel sont parmi les plus grandes sources d'émissions de carbone. Les véhicules électriques offrent des émissions réduites et des améliorations locales de la qualité de l'air. En installant des bornes de recharge, les congrégations peuvent étendre l'infrastructure des véhicules électriques dans leurs communautés.
Le secteur agricole est un autre grand producteur d'émissions de gaz à effet de serre. Tout au long de l'Écriture, les règles agricoles dictent la justice pour la terre et pour les gens. Dans Lévitique, la terre devait rester en jachère tous les sept ans afin qu'elle puisse se reposer, et les agriculteurs devaient laisser de la nourriture sur les bords de leurs champs afin que les veuves et les orphelins puissent glaner. Aujourd'hui, la déconnexion que beaucoup d'entre nous ont de notre alimentation nous permet d'ignorer l'effet que l'agriculture à grande échelle et la production et le transport de nourriture ont sur la terre.
Les communautés de foi peuvent soutenir une alimentation locale et durable et lutter contre les inégalités alimentaires grâce à des jardins communautaires. En transformant une parcelle de terrain vide en un jardin fructueux, les congrégations peuvent être de fidèles intendants de la création. Les jardins offrent aux gens un moyen d'accéder à des aliments locaux. Ils aident également à restaurer la terre en restituant les nutriments au sol et en séquestrant le carbone de l'atmosphère grâce à une vie végétale riche.
En plus de planter des jardins, les communautés de foi peuvent travailler pour préserver les zones naturelles, planter des arbres et aider à maintenir les parcs locaux et les réserves forestières. Cela s'étend « puits de carbone » naturels, qui aident à extraire le carbone de l'atmosphère.
Les congrégations peuvent mener une audit des déchets pour évaluer les déchets qu'ils génèrent et où ils vont. Selon l'EPA, les déchets alimentaires représentaient près de 25 % de ce qui s'est retrouvé dans les décharges en 2018. Lorsque des matières organiques telles que les aliments se décomposent dans les décharges, du méthane, un puissant gaz à effet de serre, est libéré.
Cependant, lorsque les aliments sont compostés, ils se décomposent en un engrais riche en nutriments qui peut être utilisé dans les jardins et dans les fermes. Les congrégations qui ont l'espace peuvent commencer le compostage. Le tas de compost d'une église peut même servir de site de dépôt communautaire pour encourager les membres de la communauté à composter. Ou les congrégations peuvent conclure un contrat avec une entreprise commerciale de compostage. De nombreuses entreprises commerciales acceptent les déchets de viande et de produits laitiers, que vous ne pouvez pas composter vous-même. C'est un moyen facile pour les communautés religieuses de réduire leur empreinte carbone et de détourner des décharges les déchets des heures de café à l'église, des repas-partage et d'autres événements.
La nourriture n'est pas le seul flux de déchets que les congrégations peuvent évaluer. Toutes les communautés de foi génèrent des déchets dans leurs services de culte, l'administration de leur bureau et d'autres activités. Bien que le recyclage soit bon, réduire les déchets c'est encore mieux. Les congrégations peuvent rédiger des politiques de durabilité qui tiennent compte de l'impact environnemental des produits et services qu'elles achètent et établissent des lignes directrices pour la réutilisation des produits afin de produire moins de déchets. Par exemple, les congrégations peuvent remplacer les tasses et assiettes à café jetables en papier ou en polystyrène par des plats en céramique qui sont lavés et réutilisés.
Bien qu'il existe de nombreuses actions individuelles et communautaires que les Frères peuvent entreprendre, certains problèmes nécessitent un changement à plus grande échelle. L'un des meilleurs moyens d'améliorer la vie des générations à venir est de s'engager dans travail politique. En tant que demandeurs de justice, il est de notre responsabilité morale de parler aux décideurs qui peuvent établir des systèmes qui protégeront les personnes et empêcheront de nouvelles catastrophes climatiques.
Les communautés de foi peuvent élever une voix prophétique en plaidant pour une législation qui réduit les émissions de carbone, soutient l'énergie propre et fait progresser la justice environnementale. Les congrégations sont encouragées à organiser des réunions avec les législateurs, à organiser des campagnes de rédaction de lettres et à travailler avec le Bureau de la consolidation de la paix et des politiques.
Nous sommes invités à retrouver le chemin du jardin avant qu'il ne soit trop tard. L'appel biblique à servir les autres nous rappelle d'être des acteurs actifs dans l'avènement du royaume de Dieu, un royaume où règne la justice et où la terre prospère. En tant que gardiens divinement mandatés, il est de notre devoir de restaurer les relations humaines et la terre. Le rapport du GIEC nous réveille de toute urgence et nous demande de nous demander : qu'est-ce que nous sommes appelés à faire ?
Hannah Shultz est associé de programme pour Georgia Interfaith Power and Light, travaillant à Atlanta. Elle travaillait auparavant pour FaithX and Brethren Volunteer Service.